Collectrice de lait maternel... C'est parti!

Alors qu'il y a un an... alors qu'il y a deux ans, j'attendais la gentille Nathalie tous les vendredi, aujourd'hui c'est moi que les mamans attendent. Je dois bien t'avouer que ce rôle (important) me plait bien.  

Je parcoure mon département dans tous les sens à la rencontre des mamans généreuses et de leur chérubin tout mignon. Je récupère alors cet or blanc que tout le monde ne peut pas offrir. Je laisse à mes mamans donneuses de quoi faire une nouvelle récolte. Je réponds à leur questions (dans la mesure du possible). Je suis une pipelette, surtout lorsque le sujet me plait bien... alors je prends toujours 5 minutes pour parler un peu de moi puis de mes allaitements. Je visite chacune des maternités de la Corrèze deux fois dans la semaine. Je note le nom des mamans qui allaitent puis je vais à leur rencontre... je me présente puis je les informe du don de lait maternel et surtout je discute avec cette maman, je la rassure, je la conseille. Je ne fais pas parti du personnel de la maternité, le papa comme la maman se confient alors naturellement. C'est un moment bien agréable (même si dans la chambre, la chaleur est quasi insupportable avec cette blouse que je suis dans l'obligation de porter en plus de mes vêtements...). Derrière ces visites il faut tout de même gérer tout un tas de paperasse, oui le lait maternel (qui est d'une grande valeur) est tracé et suivi du début à la fin. Il faut aussi savoir organiser sa journée puis la réorganiser selon les appels téléphoniques qui surviennent et qui chamboulent alors tout mon petit planning. Par exemple, alors que j'avais prévu une journée tranquille sur le secteur de Tulle, je dois tout à coup me rendre à Limoges. Bien sur tout en essayant de caser un moment pour cette nouvelle Maman donneuse qui vient de me téléphoner pour me dire que les quelques biberons qu'elles avaient emmené avec elle à la sortie de la maternité étaient déjà pleins. Une journée tranquille peut alors se transformer en journée chargée! Je ne sais pas chez vous mais chez nous en ce moment beaucoup de bébés poussent leur premier cri... Mais ça c'est juste pour me rencontrer hein? Car je suis collectrice seulement pendant 3 semaines. Et même que finalement... beaucoup de bébés arrivent plus tôt que prévu. Comme ce petit Ethan: j'ai rencontré sa maman jeudi dernier lors du cours de préparation à la naissance sur l'allaitement. Elle devait accoucher après mi août et finalement, quelle surprise de la revoir déjà hier! 

Souvent dans "ces mamans au premier bébé"... je me revois il y a bientôt 3 ans. Au départ, je pensais allaiter Titinou seulement 6 mois et l'idée du don m'inquiétait un peu: la peur de ne pas avoir assez de lait pour mon bébé comme pour beaucoup de maman. Puis le recueil lait est très vite devenu mon meilleur ami... il me soulageait en cas de grosse montée de lait et aussi il évitait ce petit picotement sur le sein que la mini choup ne tétait pas. J'ai trèèèès rapidement rempli ces biberons que m'avait confié une sage-femme le jour du retour à la maison. Et la semaine qui a suivi, j'ai appelé Nathalie à la rescousse: je n'avais plus de biberons vides et aussi plus de place dans mon congélateur rikiki... Nathalie, cette gentille dame passait tous les vendredi. Et nous sommes devenues amies. Je me suis rendue compte, en étant maman, de l'importance de ce don. Alors... j'ai continué durant 10 mois. C'était un beau geste: simple mais tellement humain. J'ai renouvelé l'abonnement 11 mois avec La Grabouillette.

Cet hiver, Nathalie me confiait qu'elle ne partait jamais tranquille en vacance car certaines remplaçantes sont inintéressées par le don et même l'allaitement. Je me suis immédiatement et naturellement proposée (étant l'assistante maternelle d'une enfant d'institutrice, juillet et août sont libres) et voilà... je suis contente et fière lorsque les gens me disent que c'est un métier plein de sens. Mais je suis déçue lorsque d'autres expriment leur dégoût rien que de penser au don... alors à la collecte, n'en parlons pas... 

et pourtant... si ce métier de collectrice existe encore, c'est qu'il est nécessaire et rien ne peut remplacer le lait maternel pour un très grand préma ou pour un nourrisson présentant une insuffisance rénale, une cardiopathie ou encore certaines maladies métaboliques.

Tout ça pour dire que je prends mon rôle très au sérieux avec fierté...
(et quand même cette chaleur me stresse un peu... j'ai peur que l'or blanc repasse de solide à liquide mais non hein)